Ferme expérimentale de Derval - Pays de la Loire

Témoignage

Changer de système d’élevage pour continuer à progresser

Fiche d'identité de l'exploitation

Superficie

L’exploitation compte 105 hectares, dont 35 ha de maïs ensilage, 15 ha de blé et 55 ha de prairie.

Exploitant

La ferme expérimentale de Derval est pilotée par la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique et travaille avec l’Institut de l’Élevage depuis sa création en 1973.

Exploitation

L’atelier laitier comprend 85 vaches, sans compter les génisses, pour une production annuelle de 710 000 litres.

Nous nous sommes lancés dans la Ferme laitière bas carbone il y a 20 ans, sans le savoir. » Marc Fougère, responsable de la ferme expérimentale de Derval, dresse une longue liste des démarches dans lesquelles elle s’est engagée, chronologiquement : bilan des minéraux*, projets européens Greendairy, Dairyman, puis Life Carbon dairy… avant, donc, la Ferme laitière bas carbone, dont le diagnostic a été réalisé en 2015.

Plus de colza et moins de soja

Au fil des années et des initiatives, les pratiques de l’exploitation ont évolué. Du colza local a remplacé le soja importé dans les rations. Les fertilisants de synthèses dans les cultures se sont faits plus rares alors que les lisiers et fumiers y sont mieux valorisés. Pour réduire les apports d’engrais sur les prairies, le trèfle blanc, qui ne demande pas d’azote et en fixe même dans le sol, s’est généralisé. Le recours au binage dans les rangs de maïs, l’application plus ciblée des herbicides permettent de limiter l’utilisation de ces derniers.

L’atout d’une ferme expérimentale : relever les défis techniques, évaluer les systèmes de production et permettre aux éleveurs de se les approprier.

La conduite du troupeau a également été revue. Auparavant, les vaches étaient envoyées au pré, même en période sèche, quand l’herbe se raréfie et devient de moins bonne qualité. Cette pratique n’est plus systématique. Les animaux restent plus longtemps à l’étable. Leurs déjections sont mieux maîtrisées. Elles sont récupérées et incorporées au sol des parcelles nécessitant des apports de matière organique. « L’ensemble de ces mesures nous ont permis d’améliorer considérablement le bilan carbone. Optimiser davantage notre système de production devient difficile », constate Marc Fougère. Le diagnostic de la Ferme laitière bas carbone le confirme. Pour continuer à progresser, et passer de 0,8 à 0,7 kg équivalent CO2 par litre de lait, l’idée qui s’impose est donc de… modifier le système !

Plus d’herbe dans la ration des vaches

« Nous allons revoir complètement l’alimentation des vaches, explique Marc Fougère, en augmentant considérablement la part d’herbe dans la ration. » Concrètement, l’objectif est de passer de 80 % maïs/20 % herbe à 50/50. Les animaux mangeront de l’herbe toute l’année. Sachant qu’il ne sera pas possible de les mettre davantage au pâturage, c’est la stratégie de fauche qui va être revue. « Il y aura des coupes plus serrées dans le temps, ce qui implique des herbes plus jeunes à chaque fauche, avec de meilleurs taux de matière sèche par hectare », décrit le responsable. Autre changement : les mélanges dans les prairies seront diversifiés. Des espèces riches en azote (chicorée, trèfle violet…) seront intégrées. La qualité alimentaire de l’herbe devrait être améliorée, et compenser la diminution du maïs à l’auge.

Enfin, il est prévu de réduire le nombre de génisses dans l’élevage. Ces animaux, émetteurs de gaz à effet de serre par leur alimentation et leur métabolisme, ne produisent pas encore, ce qui alourdit le bilan carbone par volume de lait. Seuls les veaux femelles des meilleurs vaches seront conservés sur l’exploitation.

Diagnostic CAP'2ER
* Moyenne nationale système fourrager > 40 % maïs
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