Agriculteurs depuis 30 ans, spécialisés en agriculture biologique depuis 17 ans, Didier et Marie-Annick Georgeault ont toujours été soucieux de l’impact de leur activité sur l’environnement. Quand ils ouvrent leur exploitation au diagnostic de la Ferme laitière bas carbone, ce type d’initiative n’est pas complètement inédit. « Nous avions déjà réalisé un diagnostic agriculture paysanne en 2014, précise Didier Georgeault. Nos attentes pour l’agriculture portent autant sur le revenu que sur le social et l’environnement. »
Haies et prairies permanentes pour fixer plus de carbone
L’essentiel des pistes d’actions mises en avant par l’Institut de l’Élevage porte sur la poursuite de démarches déjà lancées. Deux d’entre elles visent le stockage du carbone. Le couple a prévu d’implanter 2 km de haies pour augmenter le taux de plantations linéaires par hectare, déjà assez élevé (voir encadré). Autre voie d’amélioration : accroître le taux de surfaces en prairies permanentes. Les 15 hectares supplémentaires, acquis cette année par le Gaec, seront essentiellement dédiés aux prairies qualifiées de « longue durée ».
Davantage de prairies permettent de stocker plus de matière organique, donc de carbone. C’est bénéfique pour la structure et la vie des sols. »
Ces 15 nouveaux hectares permettront également de laisser les animaux davantage en extérieur. À la clé : une baisse du temps passé dans les bâtiments, et donc une moindre nécessité de faucher pour nourrir les bêtes à l’étable. « Ce qui implique une utilisation plus limitée du tracteur et du combustible qui va avec. »
Le diagnostic a incité Didier Georgeault à mener une conduite de la pâture plus dynamique. « Je change les vaches de prairies plus régulièrement, tous les deux jours, sur des parcelles plus petites, pour limiter le temps de piétinement et favoriser le redémarrage de l’herbe, et donc une plus grande quantité de fourrage par parcelle », détaille-t-il.
Améliorer les pratiques favorables à l’autonomie alimentaire
« Ce diagnostic nous a permis de nous situer par rapport à d’autres exploitations, d’identifier des marges de progrès, mais aussi de vérifier le bien-fondé de certaines démarches », conclut Didier Georgeault. Parmi les autres pratiques confortées, l’agriculteur cite l’ensemble des mesures prises dans le sens de l’autonomie alimentaire de l’exploitation.
Trèfle blanc dans les prairies de longue durée, luzerne et trèfle violet dans les prairies de fauche : la présence de légumineuses associées aux graminées dans les prairies, est bénéfique pour la richesse des rations, mais aussi pour les cultures implantées ensuite, qui profitent de l’azote fixé par ces plantes et restitué dans le sol. Et il en va de même pour les céréales, associées à des protéagineux. Autant d’intrants alimentaires évités. L’impossibilité d’utiliser des engrais, en bio, est ainsi compensée.